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12 décembre 2015 6 12 /12 /décembre /2015 14:46

ci dessous un message de Manon Fillonneau, déléguée générale de Romeurope

 

Bonsoir,
Quelques mois après sa publication, je tenais à attirer votre attention sur l'extrait du
Rapport national d'observatoire 2014, "Le droit et les faits" (p. 56) copié ci-dessous, qui évoque l'importance du choix des mots quand nous souhaitons parler "d'expulsions", d'évacuations" ou de "démantèlement". Il me semble qu'il est important que nous, associations et collectifs, contribuions à faire évoluer la sémantique lorsqu'elle dessert notre message politique. 

Aussi, sur l'utilisation des mots "camps", "campements" ou "bidonvilles", je vous renvoie à deux excellents papiers :
- L'article de Martin Olivera, dans le numéro 348 de la Revue Projet "Bidonvilles : sortir du déni". Je joins à ce mail la version longue (et gratuite) de cet article.
- La
tribune de trois membres du groupe de recherche Trajectoires publiée en juin 2015 dans Libération et intitulée : "Osons dire qu'il y a des bidonvilles en France"

C'est d'ailleurs un des objectifs de la campagne 25 ANS DE Bidonvilles

que de reconnaître l'existence des bidonvilles, terme qui renvoie à une réalité juridique, historique et sociale concrète.

Bonne lecture,


Manon Fillonneau Déléguée générale
Collectif National Droits de l’Homme Romeurope
59, rue de l’Ourcq - 75019 Paris
+33 (0)6 68 43 15 15
manon.fillonneau@romeurope.org
www.romeurope.org
 

Expulsions », « évacuations », « démantèlement » : précisions sur les notions utilisées

Des termes très divers existent pour nommer les opérations de destruction des bidonvilles et d’expulsion des personnes qui y résident. Le choix du gouvernement de parler de « démantèlement de campement illicite » dans la circulaire du 26 août 2012 ne renvoie à aucune réalité juridique. Le droit est pourtant clair :
 

o Lorsque le propriétaire lance une procédure, il vise l’expulsion des personnes qui vivent dans le lieu de vie (squat ou bidonville).
o Lorsqu’un maire ou un préfet prend un arrêté lié à la sécurité ou à la salubrité, c’est le lieu de vie en lui-même qui est visé et on parle alors d’évacuation. Les habitants des bidonvilles sont le plus souvent visés par des procédures d’expulsion.

Pour le CNDH Romeurope, le choix du terme expulsion - qui ne doit pas être confondu avec celui d’éloignement du territoire - est important. Il n’y a pas de raison d’utiliser un terme différent de celui utilisé pour désigner les expulsions locatives. Le résultat est le même : les personnes sont privées de leur lieu de vie. Le terme évacuation, du fait de son utilisation fréquente dans le cadre d’opérations de sauvetage, donne le sentiment que les autorités rendent ainsi service aux occupants des squats et bidonvilles. Pour cette raison, le CNDH Romeurope a fait le choix d’utiliser la notion d’expulsion, quel que soit l’auteur de la procédure (propriétaire ou préfet/maire) et ses motivations (violation du droit de propriété ou considérations sécuritaires et/ou sanitaires).

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