UN BEAU TEMOIGNAGE !!

Je m’appelle Estelle Duport, actuellement étudiante en 2^ème année de Master MEEF afin de devenir, je l’espère, professeure des écoles l’année prochaine. J’ai effectué une semaine de stage en Antenne scolaire mobile auprès de Séverine Ginez en novembre 2022. Elle travaille avec Luc Toquet, ils sont donc deux à parcourir le Rhône à bord de leurs camions. Ce temps avec eux fut court, mais tellement enrichissant...

Je savais que l’objectif principal était la prise en charge des enfants non-scolarisés, principalement dans le Rhône et dans sa banlieue. Mais je n’avais pas réellement conscience de la complexité de leurs actions... En effet, Séverine revêt de multiples « casquettes » : médiation auprès des familles ; accompagnement des enfants issus de la communauté des gens du voyage, ainsi que des jeunes nouvellement arrivés dans le pays vivant dans des squats ou des bidonvilles, en vue d’une possible scolarisation ; positionnement des adolescents allophones, afin qu’ils puissent intégrer une école primaire ou un collège le plus rapidement possible. Elle aide également certaines équipes enseignantes ; puis deux après-midi par semaine, elle accompagne des élèves inscrits au CNED ou décrocheurs au sein d’un collège. Le maître-mot est donc : l’adaptation.

Effectivement, il faut arriver très rapidement à repérer le niveau des enfants, leur attrait pour tel ou tel domaine, puis en fonction, leur proposer des activités adaptées. Cela m’a étonnée pendant mon stage, il faut être capable de réagir immédiatement. Séverine peut accueillir un groupe très restreint d’enfants dans son camion, dû à l’espace limitée. Cela peut parfois poser problème. En effet, en fonction du lieu, la demande peut être plus ou moins forte en raison du nombre d’enfants, cela peut donc être compliqué à gérer.

Ensuite, j’ai découvert qu’ils travaillent en lien avec de nombreux partenaires. J’ai eu l’impression d’en découvrir des nouveaux chaque jour. C’est assez impressionnant de constater le nombre de personnes avec qui ils peuvent et doivent travailler. J’ai beaucoup appris d’une part concernant les dispositifs existant pour les élèves allophones, comme les classes UPE2A, le CASNAV ou encore les tests de positionnement des EANA que nous avons fait passer à un jeune garçon roumain. Et d’autre part, de nombreuses associations pour rendre effectif le droit à la scolarité pour tous les enfants et accompagner les gens du voyage dans leurs démarches, comme l’association C.L.A.S.S.E.S ou l’association ARTAG.

En définitive, en peu de temps, j’ai vécu une vraie leçon de vie. Nous sommes confrontés parfois à beaucoup de misère, toutefois les enfants sont très accueillants et ont soif d’apprendre. Certains avaient plus de 10 ans et ne savaient ni lire, ni écrire. La mission de Séverine me parait d’autant plus essentielle, elle peut exercer progressivement une grande influence sur les représentations qu’ont les parents sur l’école.