Depuis la rentrée de septembre, un nouvel enseignant -Erwan- a pris le relais de Raphaëlle qui n'a pas souhaité poursuivre sur ce poste.

En moins d'un mois de travail en Antenne Scolaire Mobile, il nous offre là un témoignage riche et éclairant sur sa perception de leur mission.

Bonne année scolaire à Erwan et Odile, et à tous les enfants qui leur seront confiés !

      "S'il est possible de voyager en ouvrant un livre, en écoutant une musique ou même encore en philosophant, c'est aussi le cas en restant dans la région lyonnaise : au volant de l'antenne scolaire mobile.

Nous, enseignants médiateurs, avons un contact privilégié avec les enfants français du voyage mais aussi avec des enfants venant des quatre coins du monde, hébergés ou à la rue, qui ont un besoin criant d’apprendre et donc d'intégrer l'école dans les meilleurs délais.

 En tant qu'enseignants médiateurs nous sommes en première ligne, d'abord pour découvrir et estimer une réalité toujours aussi alarmante et méconnue : il y a sous nos yeux une grande diversité d'enfants qui n'a pas un accès facile à l'instruction. 

Côtoyer ces enfants, qui sont parfois dans une misère insoutenable, est pourtant une chance. C'est d'abord l'opportunité de prendre pleinement conscience du privilège que nous avons, d'avoir grandi avec l'école française et de pouvoir en faire profiter les générations futures. C'est aussi l'opportunité précieuse d'être dans un face à face amer et direct avec ces problématiques anciennes et actuelles, avec les faiblesses, lacunes et richesses de notre école qui s’inscrit dans l'inclusion et la confiance.

L'enseignant médiateur est à la croisée de ce choc des cultures, il fait le lien entre un établissement scolaire qui n'a pas toujours les moyens d'accueillir cette différence, et une population parfois apeurée, récalcitrante à intégrer une école qui écraserait leur identité.

Nous sommes un outil pour aller au contact, pour rassurer, dédramatiser l'école, offrir une passerelle vers une classe et apporter les bases de l'instruction à ceux qui, souvent, ne savent ni lire, ni écrire.

L'enseignant médiateur est également un outil supplémentaire à l'accomplissement de notre devoir, au service de la loi de Jules Ferry du 28/03/1882 sur l’enseignement primaire obligatoire.
Prendre en compte cette population c'est respecter et faire valoir la fraternité : c'est se battre contre le communautarisme, c'est transmettre et sensibiliser aux valeurs républicaines. C'est ici l'occasion pour la nation de protéger la liberté de chacun de choisir son mode de vie, tout en préservant l'égalité face à l'instruction.

Envoyer des professeurs au contact de cette population, c'est combattre les inégalités de l'instruction, c'est mettre en œuvre des moyens supplémentaires pour accueillir et tenter de résoudre cette situation dramatique dans notre pays : celle qui engendre l'absence ou la faible scolarisation des jeunes enfants français et primo-arrivants sur le territoire national.  

Aller au contact de cette population c'est rendre concrète les valeurs de l'école inclusive et de la confiance, c'est se battre contre l'intolérance et la marginalisation : c'est tendre la main à des enfants et c'est donc mécaniquement instaurer un climat de confiance et de reconnaissance avec leurs parents.

Aller au contact de cette population c''est se donner les moyens d'offrir de nouvelles sensibilités intellectuelles, des particularités et influences culturelles qui apporteront une grande richesse à la nation française et à son école.

En somme, envoyer des professeurs dans des lieux qui semblent si éloignés de l'instruction c'est transmettre mais aussi pérenniser les valeurs républicaines à travers des enseignements et actions éducatives propres au métier d'enseignant."                                                           Erwan

Etudiante en Master 2 MEEF (Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation) à l’ISFEC Saint Julien de Caluire, j’ai pu réaliser mon stage avec l’ASET et plus particulièrement avec les enfants du voyage (francophones ou allophones en fonction des groupes). 

Ce stage était très intéressant pour découvrir la culture des familles du Voyage et m’a permis de me rendre compte que chaque élève est unique dans le sens où il est nécessaire de prendre en compte le niveau scolaire et développement cognitif de chacun - tout en essayant, le plus possible, de les rassurer et de les encourager. 

Merci à Odile et Raphaëlle pour les nombreux échanges que nous avons pu avoir ensemble et plus particulièrement à Odile pour son accueil dans son camion !

Sixtine

Au collège Brassens, le temps de pause est souvent le moment d’organiser des jeux de société type le Chupacabra découvert à Paris lors de nos sessions de formation